HISTOIRES DE NOS CHEMINS

La Via Domitia : un voyage dans le passé

La voie Domitienne était une autoroute avant l’heure permettant aux légions militaires romaines de se déplacer à travers la Gaule. Initiée, selon la légende, par Héraclès, elle porte le nom du Général Romain Cnaeus Domitius Ahenobarbus qui fut à l’initiative du tracé. Cette voie reliant l’Italie à l’Espagne par le Sud de la France a laissé de nombreuses traces de son passé tout au long de son itinéraire. Ces traces sont très présentes dans les départements de l’Hérault, du Gard, de l’Aude et des Pyrénées-Orientales en Région Occitanie.

La conception de la Via Domitia était assez proche de ce que l’on connaît de nos jours : relais d’étapes tous les 30 km et jalonnement par des bornes militaires. Ces dernières étaient distantes de 1481 mètres, soit un mille romain et précisaient la distance par rapport à Narbonne ou Nîmes. Il faut imaginer différents types de voyageurs circulant sur cette voie à pied, à cheval, à bord de voitures ou de chariots. Ils étaient militaires, commerçants, paysans et même bandits !

Se promener sur la Via Domitia entre vignoble et pinède

Grâce à des cartes anciennes (les cartes de Cassini par exemple), des recherches historiques et des traces encore visibles, on connaît précisément le tracé de la via Domitia.

Les plus de cette balade sur la Via Domitia

Le sentier ancien et méconnu sur la Via Domitia se trouve sur le site du bois de la Vallongue. Le travail des archéologues a révélé une portion de la voie qui menait autrefois à Rome. Le premier bénéfice de la balade est historique. Au travers des panneaux explicatifs, on comprend les techniques utilisées par les professionnels de l’antiquité. Ensuite, d’autres informations sont données sur la faune et la flore locale, typiquement méditerranéennes, ainsi que le terroir spécifique du Picpoul de Pinet. Enfin, la balade offre de jolies vues sur l’étang de Thau et le Mont Saint Clair à Sète.


Claret, capitale de l’Huile de Cade…

Le cade ou genévrier cade (Juniperus oxycedrus), est un petit arbre à baies rouges caractéristique des garrigues et des maquis. L’arbre est appelé parfois cèdre piquant, oxycèdre ou petit cèdre et plus rarement genévrier oxycèdre.

À Claret se trouve la seule distillerie d’Huile de Cade Vraie en France et en Europe : la Distillerie des Cévennes.
En 1930 Antonin Boissier s’associe à son voisin Gédéon Lacon pour mettre au point la distillation de l’Huile de Cade Vraie. Trois génération de Boissier se transmettront la recette de cette fabrication. Depuis 1990, la fabrique s’est enrichie d’un alambic permettant de distiller le bois “à la vapeur d’eau” pour obtenir l’huile essentielle de bois de Cade.
En 2009, Joël Descan agriculteur et vigneron reprend la fabrication de l’Huile de Cade Vraie et perpétue ainsi la tradition de la Distillerie des Cévennes. Garant de cette tradition multiséculaire, son maître distillateur, Joël Descan est un amoureux de Claret ; son village situé au milieu de la garrigues et vignobles du Pic Saint-Loup.

Le procédé de fabrication
Couloir de chauffe :
Le four est chauffé afin de diffuser une chaleur intense à travers les doubles parois de la cuve de distillation.

Combustion :
Les morceaux de bois de Cade sont empilés dans la cuve de distillation. La chaleur transmise par le four de chauffe permet la combustion du bois. Les fumées de combustion montent à travers un conduit.

Bain d’eau froide :
Le conduit passe dans un bain d’eau froide pour refroidir les fumées qui deviennent alors liquides (principe de condensation).

Décantation :
Ce liquide se déverse dans une cuve de décantation. L’eau contenue dans le bois et l’huile noire de Cade se séparent par leur différence de densité.

Les propriétés
L’Huile de Cade Vraie est employée pour lutter contre certaines affections de la peau comme l’eczéma, le psoriasis, l’herpès ou les dermites séborrhéiques. En shampoing pour éliminer les pellicules calmer les démangeaisons et un excellent répulsif contre les poux.

L’huile essentielle de Cade est régénérante et anti-inflammatoire particulièrement recommandée pour lutter contre l’acné. Elle convient également aux peaux irrités et atopiques. De plus elle peut se révéler efficace contre l’arthrose. Et enfin, c’est un puissant répulsif à mites, qu’elles soient alimentaires ou vestimentaires !

L’odeur du Cade est un mélange d’encens et de bois brûlé, une odeur que l’on aime ou pas mais une odeur que l’on oublie pas.

Distillerie des Cévennes 
913 avenue des embruscalles – 34270 Claret
distilleriedescevennes@gmail.com
www.distilleriedescevennes.com


Le Pic Saint Loup : aaaaaah l’amouuuur !

Il était une fois une douce princesse, Bertrade, dont la beauté rayonnante avait conquis le cœur de tous les seigneurs du Languedoc. Elle vivait auprès de son père, Seigneur de Saint-Martin-de-Londres, qui désespérait de lui trouver un époux, car il n’existait pas plus difficile que la jeune fille. Alors, elle fit la promesse de se donner au plus valeureux et au plus chrétien des hommes. 
Trois Seigneurs de haut lignage, qui ne rêvaient que d’elle, partirent en croisade à Jérusalem, chacun portant les couleurs de la Dame : le Seigneur Loup, le Seigneur Clair et le Seigneur Guiral.

Tous les trois revinrent auréolés de gloire, précédés des légendes de leur fait d’armes.

Mais hélas ! Bertrade avait trépassé avant leur retour et avait emporté dans sa mort tout espoir de noces. Les trois chevaliers la pleurèrent sur sa tombe. Inconsolables, ils décidèrent d’honorer sa mort et de prier nuit et jour pour le repos de son âme. C’est ainsi qu’ils partirent vivre en ermite choisissant chacun l’un des pitons non loin de Saint Martin de Londres où la Dame avait vécu, car la proximité du tombeau de la Princesse leur était d’un grand réconfort. Clair partit sur une montagne au Sud, aujourd’hui surplombant la ville de Sète. Loup à l’Est, dominant l’Hortus, et Guiral au Nord, proche du Mont Aigoual sur un piton à 1366 m d’altitude. Les gens des villages avoisinant les respectait pour leurs vœux et leur piété. 
Une fois par an, le 19 mars, les trois seigneurs allumaient un feu sur la montagne, afin d’indiquer aux uns et aux autres qu’ils étaient en vie et conservait le souvenir de Bertrade en leurs saintes prières.

Mais une année, il n’y eut plus que deux feux. L’année suivante, un seul flambeau s’alluma. Puis plus aucune lumière…
C’est ainsi qu’en mémoire de la vie des trois ermites, on décida de nommer les montagnes Saint Clair, Saint Loup et Saint Guiral.

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Pâques, tradition ou simple gourmandise ?

À jour exceptionnel, histoire exceptionnelle. Il n’est pas question de nos chemins dans cet article mais de tradition. En effet, Pâques est une fête Chrétienne qui célèbre la Résurrection du Christ et sa victoire sur la mort, c’est donc la fête la plus importante car c’est sur cette victoire que repose la foi Chrétienne.

En Occident, dans les campagnes ou les jardins des maisons de ville, une mystérieuse chasse aux oeufs s’organise au petit matin de Pâques. Selon la tradition, en revenant de Rome, les cloches qui se sont tues depuis le jeudi Saint au soir, y répandaient, oeufs, cloches, cocottes et autres gourmandises. La coutume d’offrir des œufs ou des lapins en chocolat est d’origine commerciale.

La tradition allemande veut, pour les enfants, que ce soit un lapin blanc invisible qui les cache. Aux États-Unis et en Alsace, c’est un lièvre ; en Thuringe, une cigogne ; en Westphalie, un renard ; en Suisse, un coucou.

Des origines antiques

La coutume d’offrir des oeufs décorés, teints ou travaillés existait bien avant l’ère chrétienne. Comme le printemps est la saison de l’éclosion de la nature, l’oeuf, représentant la vie et la renaissance, a été probablement le premier symbole utilisé lors de rituels qui datent de la nuit des temps. Au printemps, les Égyptiens et les Perses avaient pour habitude de teindre des oeufs et de les offrir pour symboliser le renouveau de la vie. Dans l’antiquité gauloise, les druides teignaient les oeufs en rouge en l’honneur du soleil.

Pour les Juifs, l’oeuf est le symbole de la vie mais aussi de la mort. La libération du peuple hébreu a coûté la vie à de nombreuses personnes, et le bonheur n’est jamais absolu pour les hébreux. A Pessa’h les Juifs trempent un oeuf dans de l’eau salée en souvenir de toutes les larmes versées suite à la perte de leur indépendance.

Une coutume chrétienne

De nombreuses fêtes païennes célébraient donc la résurrection de la nature symbolisée par l’œuf, porteur d’un germe de vie. Mais c’est très probablement de l’interdiction faite par l’Église, jusqu’au XVII° siècle, de consommer des œufs pendant le Carême qu’est née la tradition des œufs de Pâques. Comme on ne pouvait empêcher les poules de pondre, on conservait précieusement ces œufs jusqu’à la fête de Pâques, à partir de laquelle il fallait écouler le stock !

Le roi Louis XIV fait de l’oeuf décoré de Pâques une institution. D’une part, ses gens devaient lui apporter le plus gros oeuf pondu en son royaume durant la Semaine Sainte et, lui-même, le jour de Pâques, entouré de grandes corbeilles, distribuait en personne des oeufs peints à la feuille d’or à ses courtisans aussi bien qu’à sa valetaille.

Ces dernières années, dans bien des familles françaises, se renoue ce geste de jadis au moment du dessert, le dimanche de Pâques. Sur un plateau, se trouvent quelques petits vases de fleurs, des oeufs ou des petits lapins en chocolat. Les vitrines des pâtissiers les ont présentés à la gourmandise. À nous de dire aux convives de la fête leur signification pascale ! Et surtout : Régalez-vous !

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Le Parcours des Statues à Montagnac : terroir d’Art et de Nature !

Introduit par les Grecs il y a plus de 2600 ans, la première dégustation de vin en Gaule aurait été faite à Calvisson à l’est de Montpellier, inutile donc de préciser que le vin tient une place importante depuis toujours dans la région.

Situés au cœur historique du Languedoc, les Vignobles de Montagnac sont producteurs de vin depuis 1937, 500 vignerons issus de 8 communes cultivent 2 000 ha de vignoble.

Les vins du Languedoc étaient visiblement exportés vers la Rome Antique c’est ce qu’attesterait le sceau MAF retrouvé sur les amphores de la Villa Loupian. Les vignerons perpétuent donc la mise en valeur de leur patrimoine viticole ancestral par la mise en place de ces statues monumentales au cœur des vignes.

Les vignerons perpétuent donc la mise en valeur de leur patrimoine viticole ancestral et le vignoble situé entre Montagnac, Aumes et Castelnau-de-Guers est un terroir dit d’Art et de Nature. En 2009, il s’est vu enrichi d’un projet novateur : de majestueuses statues ont été implantées au milieu des vignes. Comme une ode au vin et un hommage à ceux qui le font, ces sculptures mettent en valeur le travail de la vigne au travers d’évocations comme le Pressoir, la Dégustation, le Sommelier, le Viticulteur, la Vendangeuse, Bacchus, la Symbiose, la Bouteille, la Vitalité, la Prospérité, la Fête et à la Cave Coopérative : les Grands Hommes et le Porteur.

Dans un but de cohérence avec le terroir local, ce sont des sculpteurs héraultais (Michèle Cros, Daniel Chotard, Bruno Mendola, Jean-Pierre Giraud, Ben Truscott et Kay Vygen) qui se sont attelés à les ériger et les positionner en parfaite harmonie avec la nature, comme fondu dans ce paysage sauvage et rocailleux.

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Le Domaine Saint-Hilaire :

“Ce domaine de 70 hectares produit du vin probablement depuis l’époque romaine, mais c’est le Baron Hilaire Reynaud qui lui a donné le nom de son saint patron, Saint Hilaire, lorsqu’il l’a acheté en 1817. Le Baron était une célébrité locale née dans la région et ayant acquis sa notoriété comme général et héros de la Grande Armés de Napoléon. Une petite collection d’objets historiques ayant appartenu au Baron et à sa famille est rassemblée et exposée à l’intérieur des Chambres d’Hôtes.

Les bâtiments proprement dits comprennent une bastide, édifiée en 1780 et une aile Art Déco rajoutée en 1934, le tout rénové en 2007 pour créer le luxueux établissement destiné aujourd’hui à l’accueil des hôtes. Au nord, le magnifique parc boisé demeuré tel qu’il était à l’origine en 1817, est parfait pour une après-midi de flânerie ombragée, tandis que dans les bâtiments viticoles, l’activité ne s’arrête jamais. Là, selon la saison, les hôtes peuvent assister à l’ensemble des étapes de la fabrication du vin, depuis la récolte du raisin dans les vignes environnantes, sa fermentation, sa mise en fûts, jusqu’â son embouteillage final pour devenir un vin de qualité supérieur Pays d’Oc primé IGP.”


La Crique de Bellevue, un paradis sur mer…

Comme un mirage entre Mèze et Marseillan, se découvre au détour d’un sentier, la crique de Bellevue. Pour tous la même émotion et une même envie de contempler le panorama du matin au soir, bercés par le chant des cigales. Caché dans les pins centenaires, se dresse un ancien mas viticole du XIXe siècle, aujourd’hui propriété du Conservatoire du Littoral. La vigne qui domine l’étang de Thau bénéficie d’un micro climat unique. Omniprésente et évoluant sur des sols caillouteux, elle se décline en cépages traditionnels tels que le « Piquepoul » ou le « Terret Bourret », mais également le Cinsault, le Grenache, la Syrah… La crique de Bellevue jouxte le Pré du Baugé, prairie humide bocagère, milieu rare sur le littoral languedocien. 

Bellevue est un petit coin de paradis sur mer qui offre à l’homme une vue à 180 degrés sur l’étang de Thau et aux oiseaux 58 hectares protégés pour la nidification. Un bel exemple de cohabitation qu’il est important de préserver.

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Villeveyrac (grand lac), le Far West du Bassin de Thau…

Nous avalons les kilomètres dans des paysages souvent grandioses et toujours différents. Parfois le paysage se passe de mots tant il est naturellement beau, parfois il est intéressant d’en connaître l’histoire… C’est le cas de notre parcours sur Villeveyrac (grand lac) qui nous entraîne dans une ambiance Far West au coeur des mines. Cette terre rouge dans laquelle nous plantons nos bâtons et qui colore la semelle de nos chaussures, la bauxite, est exploitée depuis 1920 à Villeveyrac. Son nom vient du village des Baux-de-Provence où elle fut découverte en 1821 par le chimiste Pierre Berthier. C’est Henri Saint-Claire-Deville qui la rebaptisera Bauxite en 1861. La bauxite constitue le principal minerai permettant la production d’aluminium.

À Villeveyrac une usine continue encore à ce jour de traiter la bauxite. Nous croisons souvent le chemin des camions qui approvisionnent le convoyeur jusqu’à l’usine. À l’ouest de l’usine se trouve une vaste excavation, parfois reconvertie en étang selon les saisons. Il s’agit du Lac de Lolivet. Au nord de l’usine se trouve une ancienne voie industrielle qui comporte un tunnel. Je vous invite chaleureusement à visiter le site suivant qui comporte de très belles photos et des explications sur ce site pas si abandonné sur lequel nous passons régulièrement : http://tchorski.morkitu.org/16/bauxite-02.htm

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L’Exploitation de la mine

L’exploitation minière de la bauxite sur la commune remonte au XIXe siècle.
Commencée en 1920 pour produire essentiellement des bauxites blanches et grise, l’exploitation des mines des Usclades s’est développée à partir de 1954.

Actuellement, c’est la société SODICAPEI qui est titulaire des concession de bauxite sur la commune de Villeveyrac.

Le 25 juillet 2008 a été officialisée la prise de participation du groupe industriel VICAT dans la société minière de Villeveyrac : la SODICAPEI, Société de Développement Industriel et de Commercialisation de l’Association des Parents d’Enfants Inadaptés.

En 2008, 14 personnes reconnues handicapées à plus de 80% travaillent dans l’entreprise minière en CDI, au statut de mineur. Ils interviennent dans l’élaboration et la valorisation des produits finis. Par sa prise de participation, Vicat souhaite à la fois pérenniser un projet social important et rare dans ce secteur d’activités, et valoriser les ressources du gisement de bauxite. Vicat compte investir dans une station d’homogénéisation et de broyage, afin d’optimiser la qualité des matériaux extraits de la mine. Ce projet devrait engendrer de nombreuses créations d’emplois.